Tu n’as pas pu y échapper. Les best-sellers aux titres alléchants jonchent nos kiosques, nos librairies et nos panneaux publicitaires : « La puissance de la joie », « La quête du bonheur par la simplicité », « L’éveil de votre puissance intérieure », « Vous pouvez être ce que vous voulez être », et j’en passe.
Ces slogans m’ont longtemps animé mais il m’arrive parfois de les reconsidérer. Enquête sur ces nouvelles croyances qui connaissent un succès fulgurant.
I – Désenchantement consumériste
Comment expliquer que la quête de sens et de bonheur soit-elle si récurrente ? Comment se fait-il que l’attrait à la « spiritualité » soit-il si fort aujourd’hui ? J’ai l’impression que dans nos sociétés occidentalisées, le « progrès », jusqu’alors idéalisé, semble désormais nous blaser. L’abondance est devenue notre norme, cultivant ainsi notre indifférence, ou presque.
Alors que pour nos ainés qui ont grandi avec l’essor de la société de la consommation, l’épanouissement et le bonheur se trouvaient dans davantage de possessions matérielles, les jeunes générations semblent réaliser la perversité et les limites de ce système.
Ainsi une contre-tendance se dessine : elle se traduira pour certains par une alimentation plus responsable (véganisme, « healthy food », alimentation biologique…), pour d’autres par une « sobriété heureuse », par exemple avec le mouvement « minimaliste » qui encourage à consommer moins pour vivre mieux. L’idée étant de renouer avec une consommation plus responsable de l’humain et de la nature. Comme le dit avec justesse le philosophe iconique de ce courant, Pierre Rabhi :
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