Une invitation
Je suis ce que je suis est une invitation à accepter qui tu es authentiquement. Pourtant, il n’est pas toujours évident d’accepter son histoire et tout ce qui la caractérise. On aimerait pouvoir en évacuer certains épisodes. Réécrire ce qui est honteux sous un angle plus favorable. Effacer ce qui est douloureux. Enjoliver le passé quitte à parfois le romancer. On n’en est pas toujours conscient mais on est davantage conduit et encouragé à dire je suis ce que je voudrais que les autres voient plutôt que je suis ce que je suis.
L’incontournable Apôtre Paul
L’apôtre Paul a écrit près des deux tiers du Nouveau Testament. Il a rédigé, sous l’inspiration de l'Esprit, des fondements importants de la doctrine chrétienne. Il a implanté de nombreuses communautés lors de ses différents voyages missionnaires. Il remplit toutes les cases pour avoir une stèle à son nom pour service rendu. Pourtant à la lecture de ses épîtres il prend soin de mentionner certaines vulnérabilités. Je fais point ce que je veux et je fais ce que je hais dans son épître aux Romains (7.15). Ailleurs, il dit de lui qu’il est le moindre des apôtres, et qu’il n’est pas digne d’être appelé ainsi dans son épître aux Corinthiens (15.9). Il déclare cela non parce qu’il serait le dernier apôtre directement choisi par Jésus-Christ, mais parce que son histoire l’y conduit. Il a persécuté l’Église.
Effacer son passé de persécuteur ? Impossible. Le réécrire ? Se serait mentir. Je suis ce que je suis ou je suis ce que je voudrais que les autres voient ? Paul fait le choix d’accepter ce qu’il est par la grâce de Dieu. Accepter la grâce c’est accepter l’œuvre merveilleuse que Dieu accomplit en nous. Accepter cette œuvre c’est aussi accepter son histoire. Toute son histoire. La regarder telle qu’elle est, dans ce qu’elle a de plus honorable et dans ce qu’elle a de plus méprisable. Lorsque du mépris vient la considération, nous savons que c’est à l’action de la grâce que nous le devons.
La grâce de Dieu n’est pas vaine
Si la grâce permet d’être. Elle permet aussi de faire. Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu et j’œuvre dans le ministère parce que la grâce de Dieu est avec moi. Elle n’est pas vaine, elle agit avec nous. Lorsque nous nous engageons dans le service de Dieu, elle est avec nous. L’apôtre Paul était pleinement conscient de l’importance de la grâce dans son service. Il a été choisi le dernier. Il a persécuté l’Église, mais c’est celui qui lui a plus donné. Non pas lui toutefois, mais la grâce de Dieu avec lui.
Qu’importe les exploits que Dieu ferait à travers nos vies, il serait illusoire et prétentieux de croire que cela reposerait sur nos mérites. Si mérite il devait y avoir, ce serait celui de reconnaître l’œuvre de la grâce opérant dans nos vies.
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